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Le 13 Juillet 2018

Soyons supersticieux
C'est quand le cinquième jour de la semaine tombe le treizième jour du mois que s'expriment certaines superstitions chez nous.
Je ne suis pas qualifié en tant qu'artisan du petit train pour déterminer l'éventuel bien-fondé d'une croyance mais on peut admettre que notre microcosme est atteint par l'irrationnel comme le reste de l'humanité.
C'est probablement l'inconnu qui enclenche l'éclosion des hypothèses, et l'adoption de certaines de ces hypothèses par le groupe qui fait le succès des superstitions populaires comme celui de toutes les religions.
Si le modélisme est une maladie, on en guérira un jour avec les progrès de la médecine.
Si le modélisme est une religion, on peut se poser selon cette philosophie la question fondamentale de toutes les religions : y a-t'il une vie après le train électrique ?
Comme dans la plupart des religions, même si nous ne connaissons personne qui en soit revenu, choisissons de croire que oui.
Imaginons...
(***)
(***)
Ce que j'essaie d'imaginer ici, c'est l'existence après avoir quitté le monde du train miniature français, voire même, parisien.
La première question est existentielle : on peut croire que la vie continue.
La seconde interrogation est plus qualitative : supposant que la vie continue, sera-ce mieux ou moins bien ?
Par certains côtés, ce monde pourrait être moins agréable que le monde que nous connaissons bien.
L'odeur de l'huile chaude sur le tour ou de l'alcool isopropylique sur l'imprimante 3D, le pschit de la soudure qui file, le centième respecté ou les reflets sur le laiton usiné, le plaisir de la nomenclature pleine, de la page de référence produit publiée, la notification d'arrivée d'une nouvelle commande, tout cela pourrait manquer.
C'est vrai, je crois que cela me manquera.
... que ce sera mieux après
Allons, foin du pessimisme et de la nostalgie anticipée : la vie après pourrait aussi être plus agréable qu'aujourd'hui.
Il pourrait y avoir nettement moins d'angoisses, de factures, de corvées, d'engueulades.
Il pourrait devenir totalement inutile de se rendre à Paris en expo et l'existence n'en serait plus menacée.
Plus la peine d'avaler un mousseux atroce en subissant les interminables remerciements aux autorités et la remise du prix le plus kitsch au distributeur du modèle qui s'est le mieux vendu, tout en étant le plus démoli par les sodomisateurs de diptères des réseaux sociaux.
Plus de risque de croiser dans les allées la gueule de carême d'un autiste connecté fier de crucifier pour un défaut rédhibitoire un modèle conçu par un incapable.
Le pire cauchemar, ma 2.040T élue modèle de l'année 2020, je n'y crois pas une seconde.
Ma vraie crainte serait qu'un train m'émeuve de nouveau : que Saint Chapelon m'en préserve...